C'est la maladie la plus commune du verger et pourtant la moins combattue par le jardinier. Également appelée moniliose, cette affection ne s'attaque pourtant pas qu'aux fruits et affaiblit les arbres !
La "momie" des fruits
Les symptômes
La maladie de la momie des fruits a donné son nom au symptôme le plus visible : les fruits se ratatinent sur la branche, sans tomber, dans le courant de l'été. Ils se couvrent progressivement de petites moisissures blanches et prennent la texture du cuir. Ils restent en place tout l'été, accrochés à l'arbre, jusqu'au printemps suivant. Mais si ce symptôme n'occasionne que la perte de quelques fruits, la moniliose est également responsable du dépérissement des jeunes pousses d'arbres fruitiers au printemps. Le flétrissement soudain des très jeunes rameaux est dû au même agent que celui qui est responsable de la momification des fruits. Non seulement cela ralentit la croissance de l'arbre mais en plus une attaque de moniliose ouvre la porte à d'autres maladies plus graves, qui peuvent s'introduire dans la jeune écorce ainsi blessée.
Son cycle
La momie des fruits est causée par un champignon très contagieux et qui se propage par l'air. Les fruits momifiés accrochés aux branches dispersent les germes pathogènes pendant tout l'hiver et le printemps. Ils commencent d'abord par s'attaquer aux jeunes pousses et aux bouquets de fleurs, qu'ils font dépérir. Plus tard en saison, le champignon s'attaque aux fruits dans lesquels il pénètre par l'intermédiaire d'une petite blessure. Un coup de bec suffit à offrir une porte d'entrée à la moniliose, qui transforme alors le fruit en momie en quelques jours à peine. À son tour, le fruit momifié colportera la maladie pendant la saison froide.
Comment lutter
Le traitement de la moniliose demande des traitements légers mais réguliers au cours de l'année. La bouillie bordelaise ou le soufre mouillable suffit à combattre le champignon responsable. La pulvérisation doit être effectuée à trois reprises dans l'année : au début du printemps lorsque les bourgeons éclosent, au cours de l'été lorsque les jeunes fruits sont bien formés et à nouveau en automne, au moment de la chute des feuilles. En prenant soin de bien effectuer ces traitements, l'infestation par la moniliose se réduit, sans jamais disparaître tout à fait.
Comment l'éviter
Même si on ne peut pas complètement se prémunir contre cette maladie, il est possible de limiter les attaques. Retirez tout fruit abîmé dès que vous l'apercevez. Même un fruit qui a été picoré par un oiseau peut constituer un foyer d'infection. Ne laissez pas non plus traîner de fruits au sol après la récolte. Si vous effectuez des traitements contre la moniliose, pensez à les faire également sur les plantes ornementales qui pourraient servir de réservoir à la maladie : pruniers d'ornement, pommiers décoratifs, etc.
A savoir
Les extraits végétaux comme les purins ne sont pas très actifs contre la maladie car celle-ci se développe à l'intérieur des tissus de la plante, ce qui la met à l'abri des traitements doux.